top of page

Éducation canine : obéissance au maître vs autonomie du chien ?

Dernière mise à jour : 29 nov. 2022

Quel est l'objectif de l'éducation canine ? Apprendre au chien à obéir à son maître pour que ce dernier puisse le gérer en toutes circonstances ? Apprendre au chien à évoluer en autonomie ? Découvrons ensemble qu'il n'y a pas de bonne réponse à ces questions...


Contexte


Pour rappel, je suis éducatrice canine. Mon métier est d'aider les propriétaires et leur chien à vivre sereinement dans un monde pensé par et pour des humains. Dans ce contexte, agir uniquement pour le chien n'est pas possible. Agir uniquement pour le maître ne l'ait pas non plus.


Définitions

  • Auto-contrôle : capacité d'un chien à gérer ses émotions (joie, frustration...), à renoncer à quelque chose qu'il convoite (jeu, friandise, chien...) et/ou à ses instincts. C'est un des apprentissage fondamental en éducation canine. Par exemple : apprendre à rester calme avant que la porte s'ouvre pour sortir en balade au lieu de forcer l'ouverture ou d'aboyer. Attendre patiemment que la friandise lui soit tendue au lieu de la voler des mains...

  • Obéissance : capacité d'obéir à un ordre. Je ne parle pas de la discipline canine, j'entends ici la capacité à appliquer une consigne sans réfléchir en s'en remettant complètement à l'indication. Par exemple, l'ordre "pas bougé" entraine automatiquement l’immobilisation, sans conditions, du chien jusqu'à l'ordre de libération du maître.

  • Autonomie : capacité du chien à se gérer seul, lui et ses émotions, et à prendre des bonnes décisions. Par exemple, choisir d'ignorer le chien excité qui arrive devant en s'en éloignant ou revenir vers son propriétaire pour lors du passage du joggeur en course.

  • "Bonnes" décisions : correspond ici à des décisions qui sont compatibles avec les règles qui régissent le monde des humains. Par exemple, choisir de s'écarter de l'humain qui le touche (alors qu'il n'aime pas ça) au lieu de grogner ou mordre.

  • "Mauvaises" décisions : correspond ici à des décisions qui ne sont compatibles avec les règles qui régissent le monde des humains. Par exemple, aboyer après un humain qui arrive vers son maître pour le faire dégager.


L'obéissance : un moyen efficace pour le maître de gérer


L'obéissance permet d'avoir des commandes fiables pour gérer son chien dans un maximum de situations : si je lui demande de rester immobile, il doit rester immobile. Si je lui demande de marcher à côté de moi, il doit marcher à côté de moi. Que cela n'est aucun sens pour le chien ici n'est pas le sujet.


C'est aussi un moyen de créer un support d'entrainement au chien. Par exemple, en lui apprenant à rester immobile face à pleins de situations différentes, on va pouvoir travailler et "muscler" sa capacité à renoncer à ses instincts ou à ses désirs. En d'autres termes, à gérer ses émotions, à développer ses auto-contrôles (on l'entraîne par exemple à rester immobile face à une balle lancée devant lui alors qu'instinctivement il choisirai de courir après).


Exemples


Mon chien aboie sur les gens quand on les croise. Je vais lui apprendre l'ordre "au pied"(rappel) et le "reste" (marche au pied). Ainsi, à la vue d'un humain, je vais pouvoir le rappeler et le fixer à coté de moi.


Mon chien saute du coffre dès que je l'ouvre pour descendre de la voiture. Je vais lui apprendre l'ordre "pas bougé" pour qu'il reste immobile le temps que j'ouvre le coffre et que je l'invite à descendre.


L'autonomie : la capacité du chien à prendre les bonnes décisions par lui-même


C'est donc la capacité du chien à pouvoir évoluer dans tout un tas de situations et/ou environnement avec un minimum d'indications de la part du maître. Ce dernier n'a alors pas besoin d'ordonner au chien (pour lui dire ce qu'il a faire), le chien se "gère" tout seul.


Exemples


Un chien qui n'aime pas le contact avec les humains et qui, de lui-même va choisir d'ignorer ou de s'écarter pour éviter l'interaction au lieu d'aboyer sur les humains pour les éloigner.


Un chien très joueur, qui veut souvent et beaucoup jouer avec ses congénères et qui va imaginer des stratégies respectueuses des autres chiens (appels au jeu de loin, approches calmes...) pour les motiver gentiment à jouer avec lui au lieu d'insister fortement.


Laquelle privilégier ?


Aucune des deux. Il faut travailler avec les deux : avoir des ordres solides pour garantir la sécurité de son chien, et de l'autonomie pour avoir une vie légère et épanouissante pour le binôme.


Il faut aussi savoir s'adapter au chien. Certaines races/lignées/personnalités sont plus décisionnaires que d'autres. Aussi, pour fonctionner correctement dans le monde des humains, certains chiens auront besoin de beaucoup de directives tandis que d'autres s'adapteront et se conditionneront plus rapidement.


C'est d'ailleurs marrant de constater que ces deux approches qui peuvent sembler incompatibles sont en réalité au service des mêmes valeurs : la liberté et la sécurité. Dommage que de nombreux professionnels du chien s'évertuent à les opposer...














35 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page